Le Notre Père (explications) partie – 1

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Christ en prière

Introduction

De tous les textes chrétiens le plus connu et le plus rabâché, il est sans doute aussi le plus incompris et le plus souvent prononcé en vain.

Avec quelle inconscience, la plupart du temps, nous répétons cette prière qui, pourtant, contient toute notre vie chrétienne, et dont chaque mot est porteur de notre destinée d’enfant de Dieu.

C’est Dieu lui-même qui l’a mise dans notre bouche pour que nous la Lui adressions. Il nous faut l’entendre comme une prédication de la Parole de Dieu, pour qu’elle devienne, par l’action du Saint Esprit, l’expression de notre réalité humaine la plus totale du Saint-Esprit et la plus intime.

Ainsi nous n’avons qu’à suivre, nous n’avons pas à chercher une prière qui corresponde à notre vie, qui traduise notre réalité ; c’est notre vie qui doit lui correspondre et traduire sa réalité. Car Jésus-Christ ne fait pas que nous enseigner cette prière, Il la prie aussi. Il est la Parole de Dieu faite chair. Si je crois en Lui, je suis l’homme qui prononce le « Notre Père » et dont la vie s’exprime.

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Dieu se donne pour nous le titre de PERE. Il veut que nous nous adressions à Lui comme un enfant s’adresse à son père, avec la même crainte, la même affection, la même confiance. Dieu veut qu’au seuil de notre prière nous tenions compte du miracle de la réconciliation, Dieu veut que notre prière soit une réponse à la Bonne Nouvelle de notre Adoption. Car nous nous étions perdus et en nous perdant nous avions justement perdu notre Père. Dans notre incrédulité, dans notre injustice, dans notre égoïsme, nous sommes des orphelins, nous n’avons plus de Père. 

Jésus nous a fait obtenir l’adoption filiale : « Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ ». Tout ce que Dieu, ce Père éternel et tout puissant était pour lui. Il a voulu qu’Il le soit aussi pour nous. Il n’est pas une créature au monde qui ne soit appelée à devenir son enfant par la foi. Jésus-Christ a ouvert la porte de la maison paternelle.

Nous ne disons pas « Mon Père ». Mais « Notre Père », de sorte qu’en nous adressant à Lui de la manière la plus personnelle et la plus intime, nous sommes cependant environnées de tous les membres de la Famille de Dieu, nous sommes dans la communion des Saints.

Nous sommes solidaires du monde, de cet immense et pitoyable orphelinat qu’est le monde sans son Seigneur, comme Jésus Lui-même, pour être son Sauveur, s’est déclaré solidaire du monde qui Le crucifiait.

Loin du Père de Jésus-Christ, les hommes se verront privés de leurs parents humains, ils ne seront plus que les enfants d’un Etat tout puissant, tête anonyme enfanté par le mensonge et pour les mensonges. Nous privons finalement les enfants de leur père et de leur mère, si nous ne leur apprenons pas à dire : « Notre Père » au Père de Jésus-Christ.

« Rien ne nous séparera de l’amour du Père ». Peut-on mesurer cette joie? Rien ne pourra nous empêcher de dire ; NOTRE PERE puisque la certitude et la valeur de cette appellation sont fondées sur la Résurrection de Jésus-Christ, puisque c’est le nouveau-né, le baptisé, l’homme qui s’est réveillé d’entre les morts qui appelle Dieu son Père. Ni l’affliction, ni le péril, ni l’épée, ni la faim, ni la prison, ni rien au monde, sinon le péché, sinon la complicité avec les persécuteurs, sinon le consentement à l’infamie, ne nous séparera de Notre Père.

P. Monier

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