Qui êtes aux Cieux

Dieu est au ciel. Ce ciel c’est l’éternité, la divinité, c’est son indépendance et sa liberté absolue ; c’est le mystère de sa Présence auprès de chacun de nous, en nous. Aucune des entreprises et des révoltes du monde ne peuvent l’atteindre. Seule la prière de la foi, la prière des enfants de Dieu peut parvenir jusqu’à Lui et Le toucher.

Que votre nom soit sanctifié

Nous n’eussions pas pensé tout seuls à Lui adresser cette première demande.

Notre nom c’est nous-mêmes mais dans notre existence vue par les autres, dans notre vie publique. Avoir un nom c’est la possibilité de révéler son être, sa personne à son prochain.

Si Dieu porte un nom cela signifie qu’Il ne reste pas seul avec Lui-même, mais qu’Il a la possibilité et la volonté de se faire connaître à nous. C’est pourquoi lorsque Dieu se révèle à Moïse, c’est son nom qu’Il révèle, et c’est ce nom qui accompagne le peuple pas à pas, tout au long de notre histoire.

Et nous maintenant, peuple de Dieu, corps de Jésus Christ, nous portons devant les hommes le nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Le monde connaîtra Dieu au travers de notre témoignage. Bon gré mal gré, son Nom est attaché à nous.

C’est même là en quoi consiste l’humilité du croyant, cette attitude fondamentale où l’a jeté la Révélation : de ne plus pouvoir vire dans le souci de sa propre gloire, mais dans celui de la gloire du Nom de son Seigneur. C’est le signe central de toute conversion : être préoccupé non plus du rôle que l’on joue mais du rôle que Dieu joue dans toute entreprise humaine.

Il fallait bien commencer par là pour être débarrassé du souci infernal de notre réputation, pour désirer que le seul Nom de Dieu soit à l’honneur sur la terre. Si notre obéissance chrétienne entend donner la moindre importance à notre nom, elle est une fausse obéissance, une hypocrisie, une recherche de nous-mêmes et pas de Dieu. Il nous faut dénoncer la ténacité démoniaque de cet orgueil secret qui se cache au cœur de notre vie religieuse.

Mais aussi et surtout, nous demandons que jamais son Nom ne serve à couvrir des infamies, que jamais notre lâcheté n’en vienne à laisser compromettre son saint Nom dans des entreprises de l’iniquité. Que plutôt nous confessions notre athéisme que de professer quelque mensonge en son Nom ! Que plutôt nous disions : « Je n’ai rien à faire avec Lui » que d’en faire le Dieu des victoires humaines et la Providence des triomphateurs de ce monde.

Sanctifier le Nom de Dieu ce n’est pas nous qui le pouvons et il n’a pas besoin de l’être, il l’a été parfaitement par Jésus-Christ et une fois pour toutes.

P.Monier