Donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien

Pour apprendre à dire « Donnez », il faut dans notre cœur une révolution aussi complète que pour dire « Votre Nom, Votre Volonté » ; il faut un cœur nouveau qui comprenne que nous n’avons rien et ne sommes rien par nous-mêmes.

Il faut que meurt l’homme né de cette promesse du serpent : « Vous serez comme Dieu », pour que la nouvelle créature née de la parole de Dieu puisse, en toute confiance, dire : « Donnez ». En plaçant ce mot dans notre bouche, Dieu nous rétablit donc dans notre vraie situation de créature face à son Créateur et dans ces liens de confiance, qui permettent à un enfant d’aller et venir parce qu’il sait que son Père s’occupe de lui.

Ce n’est pas le pain de notre famille seulement que nous demandons mais le pain des Français, celui des Grecs, des Belges, des Italiens, des Norvégiens, des Allemands, des Polonais, des Chinois, des Japonais, des Anglais, des Autrichiens, des Russes et des Indous… C’est le pain de tous les peuples de la terre, pour toutes les créatures du Père.

Il n’est pas question de demander une vie sans souci mais une vie dont les soucis soient portés par Dieu Lui-même, une vie où derrière les apparences du hasard, nous découvrions les intensions paternelles de Dieu.

Le pain de l’amitié, le pain de l’affection humaine. Il est affreux de manquer de ce pain-là, de vivre solitaire ; le trésor des affections humaines est le plus légitime. C’est à Dieu que nous demandons nos amis de chaque jour, de nous sentir aimés et d’aimer.

Le pain de l’amour conjugal, de l’entente. Il faut que nous demandions chaque jour la paix du foyer.

La santé est un autre pain nécessaire. C’est encore la culture : cette nourriture indispensable à notre esprit. Poésie, musique, peinture, Dieu sait que nous avons besoin de cela aussi.

Le pain quotidien c’est encore et peut-être avant tout : la LIBERTÉ. Le pain quotidien représente toutes les valeurs humaines : le droit, la liberté, l’ordre, la confiance et la loyauté sans lesquels la vie se décompose en une angoisse infernale.

Il nous faut une ration quotidienne de ce Plan de Vie.

P. Monier