Le Notre Père (explications) dernière partie

PRCH105-2

Ne nous induisez pas en tentation mais délivrez-nous du mal

Dieu ne nous laisse pas dans cette prière oublier la réalité du monde. Il nous en révèle toute la gravité en plaçant un tel appel dans notre bouche. Si nous doutons de Sa parole c’est à cause d’un ennemi qui tient secrètement les rênes de notre vie, celles de l’histoire du monde et qui est provisoirement le Prince de ce monde.

La puissance des ténèbres, la puissance du mensonge et de la violence, la puissance de la haine et des idoles, la puissance de la maladie et de la souffrance sont une mise à l’épreuve incessante de notre foi, un appel à douter de la bonté de Dieu. Mais nous aurions tord de penser que la tentation se limite aux périodes de souffrance. Le bonheur, la paix, la tranquillité peuvent être une épreuve tout aussi dangereuse et nous amener à oublier la bonté de Dieu, à nous endormir du sommeil de la mort.

Ce serait une illusion de penser qu’il existe un domaine au monde où nous soyons hors de l’atteinte du Tentateur et à l’abri d’une possible chute. Jésus sait mieux que nous que rien n’échappe à la volonté de son Père. Où il paraît que l’ennemi l’a emporté, c’est Lui qui l’a voulu pour notre bien : pour exercer notre foi et notre résistance.

« Dieu ne tente personne » affirme l’apôtre Jacques. Dieu nous conduit seulement là où le Malin seul nous tente. Dire à Dieu : « ne nous induisez pas en tentation », c’est reconnaître que le Malin n’a pas l’initiative des opérations, qu’il ne peut agir que dans la limite de la liberté provisoire que lui accord le Seigneur. Je rappelle à Dieu ma faiblesse et celle de mes frères.

Dieu voudra peut-être éprouver notre fidélité de manière imprévisible, c’est pourquoi j’ajoute « Délivrez-nous du Malin ». C’est-à-dire : « Si Vous jugez bon qu’il porte la main sur moi, accordez-moi de lui résister jusqu’au sang. »

La délivrance n’est pas un moyen de nous tirer d’affaire, une recette de salut. C’est le don que Dieu nous fait de Celui qui a résisté et qui a vaincu le Malin. La puissance de Satan ne saurait être anéantie par un coup de baguette du Tout-Puissant. C’est du fond de notre faiblesse que Dieu pouvait vaincre le Malin.

La délivrance n’est pas un éclair qui foudroie le Diable : c’est cette vie que Dieu a vécue pour nous, en son Fils sur la terre, sur laquelle le Malin n’a eu absolument aucune prise.

L’agneau est immolé et l’heure de la délivrance a sonné. Tout est prêt. Mais sommes-nous prêts à partir, à laisser derrière nous sans regret la maison de servitude, à abandonner notre vie de lâcheté, d’orgueil et d’incrédulité?

Etions-nous sincères en demandant à partir? Quoi qu’il en soit Dieu est là, sur notre seuil. En l’appelant, nous pensions sans doute avoir encore un peu de temps avant le grand embarquement, mais Dieu est là avec l’exaucement : « Prenez, mangez, ceci est mon corps donné pour vous ». Prenez des forces, long est le voyage…

P.M.

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