(Extrait de sa biographie)

J’étais à Marmoutier et je venais de faire une promenade d’une heure. Puis je suis descendu à la collégiale pour dire la messe. Je croyais la dire devant une trentaine de personne, il y en avait presque 300 ans. J’ai dû donner toute ma voix, et comme j’étais à jeun, en ce temps-là, cela m’a épuisé complètement. Lorsque j’ai fini de parler j’étais paralysé (…) Deux médecins viennent et me conduisent à la sacristie. J’étais dans un demi coma. M. le curé me donne l’Extrême-Onction et voyant que je ne mourais pas ils sont allés continuer la messe.

Lorsqu’ils sont revenus, j’étais debout. Ils étaient étonnés : qu’est-ce qui est arrivé? Rien. C’est fini. J’avais simplement tourné la tête du côté de Jésus et Lui avais demandé : -Est ce maintenant que je pars ou est-ce que je vais rester encore quelque temps sur terre? – Et la réponse, directement au cœur : – Non, tu vas rester encore sur terre pour apprendre à tout le monde à n’avoir pas peur de moi.

*

Je vais vous raconter un rêve que j’ai fait quelques jours après Marmoutier. Je rêvais la nuit que je me promenais dans les champs, et je passais à côté d’un étang boueux qui était nauséabond au possible. Et là, il y avait des hommes et des femmes qui criaient :

– Mais sauvez-nous, vous voyez bien que nous périssons, nous ne pouvons pas rester là !
Et je regardais, triste. J’ai dit :
– Je ne puis pas y aller, je ne pourrais pas en revenir.
Alors, j’ai vu à côté de moi, une femme, c’était la sainte Vierge, elle souriait.
– Ah, vous avez le sourire aujourd’hui?
– Oui, regarde…
Et je regarde dans la direction qu’elle indiquait. Je vois venir Jésus Christ. Il s’approche :
– Vous avez le sourire devant cet étang? Regardez, ils crient! Ils voudraient être sauvés, mais vous seul pouvez les sauver. Aller donc! Mais dépêchez-vous, ne les laisser pas davantage.
Il me regarde.
– C’est vrai, je viens pour cela. Seulement, je ne puis pas y aller tout seul. Il faut quelqu’un de leur race, motel comme eux. Alors, tu viens avec moi?
– Moi? Ah non ! Tenez, je vais vous indiquer (et je lui donnais dix noms, je crois de gens très bien) ceux là iront avec vous, ils vous aideront.
Il me dit.
– Je ne les veux pas, ils sont trop bien. Je veux qu’on sache que c’est Moi qui les délivre. Mais toi?
– Moi? Mais vous savez bien que moi j’y resterai, vous me connaissez. Je ne pourrai pas en sortir. J’y resterai, je me plongerai dedans.
– Tu n’y resteras pas, je serai avec toi.
– Alors, partons !

Et je me réveillais. C’est cela Jésus-Christ. Il ne cherche pas les vertueux, les saints, quand Il veut un grand saint, Il commence par en faire un grand pécheur. De Foucauld, Ignace de Loyola, et combien d’autres, vous les connaissez.

P.M.