Ne regardez pas Dieu comme un juge ; vous ne pouvez pas prier un juge : on carotte un juge, on se débrouille avec lui. Avec un père on ne se débrouille pas, surtout si ce Père est encore médecin en plus. On lui dit : « Me voilà tel que je suis. »
La prière c’est très simple. Les enfants et les mystiques ont la même prière. Ils se ressemblent terriblement. Notre-Seigneur ne faisait pas de la mysticologie. Au lieu de dire « Faites une prière mystique, prophétique, il nous dit : Faites comme des enfants. »
Je voyais une fois des enfants offrir quelque chose à l’Enfant-Jésus devant la Crèche. Des garçons donnaient des billes… un petit n’avait rien. « Tu sais danser? – oui. – Alors danse ! » Et le voilà qui danse devant la Crèche. Ils sont VRAIS.
Devant Dieu il ne faut jamais être adulte, soyez comme des enfants, de tout petits enfants, c’est cela la prière…
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Un petit Georges de huit ans, à Voiron, allait à la chapelle du Cénacle où le Saint Sacrement est toujours exposé. Assis, il ne bougeait pas.
En sortant je lui demande : « Qu’est-ce que tu as fait à la chapelle? – Ho je lui ai tenu compagnie. » Je l’ai retrouvé à la chapelle. Il parlait. – Qu’est-ce que tu fais? – Je lui ai raconté toutes mes affaires…
Une autre leçon qu’un petit m’a donnée. Il était servant pour la bénédiction du Saint-Sacrement et me demande : « Quand est-ce qu’il faudra vous mettre le manteau sur les épaules? »
J’allais répondre : « quand je descendrai le Saint-Sacrement », mais avant que j’ai ouvert la bouche pour dire ma bêtise, le petit me devance : « Ha oui! Quand vous descendrez Jésus de là-haut! »
Vous voyez la nuance?
Quand est-ce que nous serons vrais? Avec nos grands mots nous en sommes loin !
