(Extrait du Sermon sur la Montagne – L’esprit de Jésus-Christ)

Bienheureux les doux, ils posséderont la terre
Les doux, ceux qui ne se défendent pas : Gandhi, les martyrs, les pauvres gens, les humbles à la suite de Jésus… Ils acceptent, non par lâcheté, par faiblesse, mais par bonté, gémissant seulement du mal que se font ceux qui les pressent. Ces enfants, ces jeunes, ces hommes et ces femmes qui ne pensent pas à dominer, à juger mais se laisserons, eux, juger, dominer et prieront pour ceux qui les condamnent : doux et forts!
Presser sur une force c’est la multiplier. Si un jour vous êtes réduit en poussière, que vous ne comptez plus aux yeux des hommes, n’ayez pas peur ! Aux yeux de Dieu, cous comptez beaucoup. On comprend la phrase de Jésus-Christ : De grâce, ne jugez pas!
Tous vos jugements sont à peu près condamnés d’avance. Tel n’a peut-être pas aux yeux des hommes l’apparence de ce qui est catalogué beau et bon, mais aux yeux de Dieu c’est une autre question.
Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice, ils seront rassasiés
La justice, c’est la vérité, le bien, le beau, l’amour, ce reflet de Dieu sur notre terre, cet idéal toujours attirant, jamais atteint : l’état de qui est juste ce qu’il doit être. Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice pour eux-même (« je ne sui pas ce que je devrais être, je le sais et j’en souffre… »), ceux qui ont faim et soif de justice pour celui-ci, pour celle-là, pour leur pays, pour le monde…
La vie est avant tout désir, effort pour se dépasser, mouvement en avant.
Je ne vous montre pas mon amour… Je veux votre désir, votre faim, votre langueur dit-il à Angèle de Foligno. Dans tous les milieux, il en est qui ont faim de justice, des idéalistes trompés dans leur recherche, des pécheurs enlisés qui ne savent pas comment se relever… Dieu répondra au désir qu’Il a creusé dans le cœur. Soyons fidèles à nous-mêmes, à notre besoin : Dieu est, Lui, fidèle à son amour de Créateur de Père.
Ne jugeons personne. Il est des « athées » qui sont plus proches de Dieu que des chrétiens établis dans leur suffisance ! Au temps de confusion où nous sommes, il n’y a pas de limite aux erreurs compatibles avec la bonne foi. (Pie XI).
Dieu regarde au cœur et vient au secours de qui l’appelle, ou du moins ne le fuit pas. Il ne répond jamais à une curiosité, à une plénitude, à une satiété, mais toujours à un besoins. Tant il trouve de désir, tant il se donne. (Dante).
On nous a représenté le ciel comme un lieu où l’on n’avait plus rien à désirer. Que faire alors? Claudel s’écriait : « Ah! si le désir devait cesser avec Dieu, j’envierais le désir à l’Enfer! » Non, notre éternité sera ce mouvement de don perpétuel de chacun avec le monde et tous les êtres. N’ayez pas peur de vous y ennuyer, allez!
P.M.