[Miettes spirituelles, 1967]
En ces temps de terrible confusion des valeurs, de destruction des consciences, où beaucoup d’hommes responsables naviguent sans visibilité, de nombreux chrétiens sont impatients de découvrir un peu de lumière.
Quelle chance de pouvoir rencontrer ce « prophète des temps nouveaux » qu’a été le Père Monier, témoin d’une foi joyeuse. Il est mort en 1977 mais il reste profondément vivant parmi nous par ses livres et le souvenir de son regard plein de lumière et de feu.
Il estimait que trop d’éducateurs ont travesti le Dieu de l’Évangile, en le présentant comme un fabricant de barrières et de rubriques juridiques, ou comme un agent d’assurances. Ces faussaires du Message chrétien ont construit une religion en dehors de la vie et du sérieux de l’aventure humaine. Que de fois il nous a répété que le premier devoir du chrétien, c’est le devoir de vivre, de grandir continuellement jusqu’à l’épanouissement final. Il conseillait de capter la vie le plus près possible de sa source. D’où la raison profonde de remonter sans cesse à Jésus-Christ et de centrer toute notre vie sur sa Personne et son Enseignement.

Il tenait à nous familiariser avec un Dieu infiniment proche des hommes, engagé dans l’histoire non pas pour nous régenter mais pour éduquer des libertés et susciter de l’amour. Le Père Monier a été un de ces hommes de Dieu qu’on ne pouvait pas rencontrer sans découvrir en soi-même une source de vie, de lumière et de paix. Il était immensément bon et ne refusait jamais de recevoir ceux qui en éprouvaient le besoin. Sa pensée nous est rendue présente par ses livres.
Ceci n’est pas un traité de spiritualité. Ce sont des aphorismes, des réflexions, des provocations à réfléchir. En méditant ces pages, on respire de la fraîcheur, de la sagesse et l’amitié de Dieu. Au contact avec le Père Monier, la vie chrétienne devient toute simple, profonde et pleine de joie.
Merci à l’infatigable apôtre de Jésus-Christ. Merci à ceux et celles qui ont glané ces « miettes ». Merci au nom de tous ceux qui ont attendu avec impatience le renouveau de l’Église [Vatican II], dont le Père Monier a été un étonnant précurseur depuis bien longtemps déjà.
Léon-Arthur Elchinger
Evêque émérite de Strasbourg