Vous êtes appelés à la liberté

[Extrait de la biographie du Père Monier, p. 165-168]

Qui ne connaît le mot célèbre de Saint Paul et qui n’a entendu cette phrase lancée par le père Monier presque comme un défi au monde de son temps.

Nous avons évoqué déjà comment, étudiant, le père Varillon avait découvert avec tant d’auditeurs du Père Monier ce message de libération. Monier affirmait péremptoirement : S’il n’y avait pas la liberté, Dieu serait improbable. La notion de liberté n’est guère plus claire dans le monde actuel que dans celui de l’immédiat après-guerre mondial. D’abord sauver l’homme, c’est le délivrer. Le délivrer, ce n’est pas lui ôter la liberté de ses mouvements… Non, je ne m’aliène pas en m’appuyant sur Dieu : la fleur ne s’aliène pas en comptant sur la lumière, l’arbre en faisant confiance instinctivement en la vie… La liberté est réponse à un appel, l’intelligence d’un signe, envoyé par Dieu, l’autonomie, l’ouverture à l’Infini dans la puissance de l’invention afin que l’homme éclairé par Dieu, ne se laisse pas aller à ses instincts, à son égoïsme ou à sa facilité, mais découvre le chemin du bonheur qui lui permettra de se réaliser totalement.

[…]

Pour lui liberté et vérité étaient La communion totale par l’Amour total… Le christianisme n’a pas sa vérité, il n’est pas un parti. Il est tout l’humain pour tous les hommes dans le temps et dans l’espace. Il table sur la liberté personnelle pour construire la société définitive. Il ne s’agit pas pour le Christ de donner des preuves de sa force, non plus d’avoir raison, mais d’être la Vérité, de lui rendre témoignage. Or la vérité, c’est la vie, c’est l’amour qui se donne et qui pardonne. On entre dans la vérité grâce à la lumière, en aimant, en se livrant totalement. La vérité ce n’est pas une liste de vérités, la cathédrale n’est pas un tas de pierres, le tout n’est pas une juxtaposition de parties.

[…]

Ce sens de la liberté souveraine explique la rage que le père mettait à poursuivre tout ce que la morale traduisait seulement en termes d’obligations, qui ne pouvaient que religoter ce que Dieu lui-même avait délié. Le père prêchait une libération qui dépasse les lois, allant plus loin, en mettant quelque chose de plus, nous rendant tout neufs et réconciliés sur le chemin de l’Amour.

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