Aimer sans condition

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[Extrait des Notes glanées au fil des jours, de 1951 à 1967 – 2000]

Aimer les autres à cause de leurs idées, ce n’est pas les aimer. C’est aimer ses propres idées, c’est s’aimer. L’amitié païenne prêchait la ressemblance des buts, des aspirations. Les disciples du Christ aiment leurs adversaires, ceux qui n’ont pas les mêmes idées qu’eux. Si Dieu avait aimé la justice, la vérité, la sainteté plus que nous, il nous eût laissés écrasés par notre misère. Ce que je vous commande, c’est de vous aimer les uns les autres, non d’aimer la justice, la vérité…

Il faut aimer l’homme malgré ses erreurs, l’amour est inconditionné.

Aimer Dieu personnel et le prochain personnel aussi. L’amour rejoint la personne ; on n’aime pas des idées, un idéal… Ceux qui travaillent pour des idées, un idéal n’ont pas peur de crucifier et de brûler leur prochain, les hommes à côté d’eux, en chair et en os.

Lui a aimé les personnes malgré leur injustice, à cause de leur misère, de leurs erreurs. L’amour est plus fort que la mort, plus fort que l’égoïsme, plus fort que la haine car l’amour lie, unit, soude par le dedans. C’est à partir du Christ, à partir de l’arbre que les branches, que les membres se lient avant de diverger.

P.M.

« Ceux qui aiment ne s’habituent pas. Pour moi, tout mon amour m’attend à tout instant pour une nouvelle surprise : je le connais toujours et ne le reconnais jamais. »

Gide : Nourritures terrestres

L'arc et l'arbre de l'amitie.jpg

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