[Extrait de conférence dactylographiée]
Nous avons pas mal à réviser, dans nos valeurs soi-disant modernes !
Ces valeurs modernes sont simplement faussées.
La mentalité qu’il faut prendre? Quand on sait que Dieu est tout, ne pas mépriser l’œuvre d’amour de Dieu.
Vous me direz : Les hommes sont pécheurs… -Eh bien, les hommes sont aimables deux fois : une fois comme créatures de Dieu et une fois comme malheureux. On ne méprise pas les malheureux, on ne méprise pas les malades, on ne méprise pas un accidenté, même si c’est sa faute !
Dans ses Exercices, Saint Ignace demande un état d’âme :
Vous connaissez le plan de Dieu et vous en êtes ; vous êtes collaborateur de Dieu, vous êtes une personne, quelqu’un qui a un « moi » personnel, centre de radiation de toutes les choses divines.
Vous devez donc vous réussir vous-même et aider le monde à réussir, avec un contexte qui s’appelle le prochain : VOUS ÊTES RESPONSABLE.
Le prochain est mon contexte, je n’ai pas de raison d’être sans lui, je ne suis pas un isolé, quelqu’un qui se met tout seul, même avec Dieu. Il faut que je sois tissé avec d’autres, comme dans un corps un membre ne peut pas être attaché à la tête sans être attaché aux autres membres, comme une branche.
1 – Je ne dois rien supprimer de ce que le Père met sur mon chemin, je dois au contraire faire attention à aimer les créatures ou les événements, comme le Seigneur les aime, à la place que Dieu veut, ne rejetant que ce qu’Il rejette… J’aimerais donc les créatures comme le Bon Dieu les aime.
2 – J’accepterai avec amour et reconnaissance la place qui m’est indiquée par les circonstances. Je me laisserai planter, transplanter par la Sagesse divine, lui faisant confiance absolue. Ma nourriture, c’est sa volonté, la volonté de mon Père, la volonté de Quelqu’un qui m’engendre continuellement.
3 – J’accepterai les dépouillements nécessaires, les renoncements indispensables : réputation, biens matériels, amitiés, espace vital et à la fin de la vie sur terre je garderai une confiance absolue. Il me donne, puis Il m’enlève… Il me redonne puis Il me renlève… et à la fin Ile m’enlèvera même tout ce que je gardais sur terre, je partirai à vide, en faisant confiance : je pars à la Source, je quitte le terrain, mais je rejoins la source, le fleuve lui-même.
Cette volonté sur moi, aujourd’hui, je l’accepte. Tous les Saints le disent : acceptez même vos misères, votre péché. Une fois commis et que vous ne l’aimez plus, remerciez Dieu : Il va être une grande grâce pour vous.
Je sais que tout tourne à mon bien et que Dieu veut tout pour moi, même mes sottises. Saint Jérôme disait : DIEU FAIT TOURNER TOUT AU BIEN DE CEUX QU’IL AIME.
Je suis responsable mais pas seul !
Quand vous ne pouvez pas vous occuper de quelqu’un, allez trouver Jésus-Christ et dites-lui : « Vous savez, je crois qu’il vaut mieux que je ne m’en occupe pas trop, parce que je ne suis pas assez fort pour m’en occuper. Vous, vous en occuperez! »
Comme baptisé, membre du Christ et qui doit le laisser transparaître autant que possible. Il suffit de désirer qu’il transparaisse à travers nous pour qu’il transparaisse immédiatement. Nous avons beau être opaques, il passera pourvu que nous ne refusions pas de le laisser passer.
Nous sommes responsables, d’une responsabilité bien chic : de la création et de tout le monde.
Faites comme un ouvrier de Lausanne : on lui avait dit qu’on pouvait prier pour les autres. Tous les vendredis, il allait passer un quart d’heure auprès d’une statue de la Sainte Vierge, avec plusieurs de ses camarades.
– Que faites-vous?
– Tous les vendredis à 6 heures, on va faire la prière de nos camarades d’usine qui n’en font pas.

Comme cette petite fille qui disait : « Mon papa n’a pas fait sa première communion, moi je vais la lui faire faire…
– Comment?
– Je suis allée communier, j’ai couru chez nous et je suis allée embrasser mon papa tant que j’ai pu. « Qu’est-ce qui te prend? » Je ne lui ai pas répondu mais je lui ai fait passer Jésus à travers la peau.
Quelqu’un qui se sent responsable de tous ceux qui sont autour de lui, au lieu de les juger, il fait leur prière. Vous êtes dans un milieu où personne ne prie? Eh bien, faites la prière, qu’il y ait au moins quelqu’un qui fasse la prière dans cette maison. Vous entendez un blasphème? Eh bien louez Dieu!
P.M.