Extrait des Miettes spirituelles, 1967
Ne sois jamais rassasié, encore moins satisfait, désire, tends vers…
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Veux-tu prier? Fais comme les fleurs du jardin : leur vie, c’est la lumière, elles s’y ouvrent toutes grandes. Prier, c’est se rendre réceptif à une Réalité que l’on ne fabrique pas mais que l’on reçoit.
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Dieu ne laissera jamais un de ses enfants en perdition, si celui-ci a tourné son besoin vers lui, il enverra plutôt un ange à son secours.
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« Mon petit, je te donne tout, dit Dieu, tu es mon héritier, mais il est une chose que je ne peux te donner, c’est d’être ton propre père, ton principe, ta raison d’être. Ne prétends jamais être ta propre source, tu ne peux rien faire de toi-même, tu ne peux pas te ressourcer. Tourne-toi vers moi et n’oublie jamais que je teins tout ce dont tu as besoin. »
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Quand vous aurez reçu le don de Dieu, accepter donc de le laisser travailler en vous à sa manière à lui… lentement… comme les graines, comme tous les vivants qui se forment… Attendez… le fruit viendra au jour naturellement, de par les forces de la nature, car votre Père est là, qui conduit tout, avec son Esprit-Saint en vous.
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Je vais vivre ma vie, oui mais je vais la vivre « au Nom du Père », c’est-à-dire comme un enfant. Mon Père me conduit : j’avance en son Nom.
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« Celui qui est posé dans mes bras comme un nourrisson qui rit, celui-là m’est agréable, dit Dieu. Un peu de confiance un peu de détente, un peu de remise, un peu d’abandon dans mes mains, un peu de désistement, c’est tout ce que je demande, dit Dieu. Celui qui s’abandonne, je l’aime ! Que faire avec celui qui ne s’abandonne pas? C’est pourtant si simple.
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« N’essaie point de me donner le monde à ta place quand c’est toi-même que je veux, tel que tu es ! Je ne veux pas d’un autre que toi, c’est autre fut-il sans aucune de tes misères, que je vois en toi et que j’aime en toi pour te guérir. »
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Dieu vient quand il est appelé par une misère, par un besoin. Si nous ne voulons pas nous jeter en lui sans vouloir le prendre, nous n’irons pas chez lui. On ne gagne pas Dieu, on ne l’achète pas, il se donne. Le ciel est un héritage.
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Les grands échecs devant Dieu aboutissement à la réussite avec Dieu.
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Si tu reçois, si tu acceptes ta vie, ta journée, quelles que soient les conditions dans lesquelles tu te trouves, tu verras que ça te nourrira. Les difficultés sont une nourriture plus forte.
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Viens, cherche Dieu qui te cherche, retrouve-toi en Lui. Viens avec ta pauvreté, ta peine, ta faim, ta soif… Regarde vers Lui, compte sur Lui, il est fidèle.
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En vous est plus grand que vous : ce désir de mieux, ce regret du mal et du moins bon n’est pas autre chose que la sensibilité et la pression de l’Esprit de vérité, de vie, d’amour en votre coeur, en votre volonté.
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Dieu joue la vie avec toi. Il joue coeur : toi, joue sans atout.
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Un jour, je vais voir un prêtre mourant. A la porte une dame m’accueille d’un air lugubre : « Il est très proche de son juge! » – « Non, Madame! Il est près de son Père qui lui dit : « Viens mon petit, que je t’embrasse! »
P.M.
