L’amour interdit le repos.
Vouloir se reposer, s’établir dans la tranquillité, c’est vouloir oublier le réel, fermer les yeux sur lui. C’est oublier que le monde entier repose sur le Mauvais.

L’amour veut rester vigilant, il s’interdit de fermer les yeux sur le mal, de peur d’en souffrir. L’amour accepte la continuelle souffrance en face du mal du monde. L’amour s’ouvre à la souffrance.

L’âme fidèle sait très bienqu’elle pourrait s’étourdir, émousser en elle la sensibilité à la souffrance. Elle sait qu’elle pourrait refuser ce partage de la rédemption douloureuse que lui propose le Seigneur. Mais elle sait aussi que ce refus serait lâcheté de sa part, et, par amour, elle accepte de porter sa part du péché du monde (la séparation).

Seulement, Jésus respecte souverainement nos libertés : il ne veut pas nous imposer le partage de sa croix, il nous propose. Et ces paliers de « contentement » spirituel sont précisément des invitations au dépassement et à une plus grande générosité. Le disciple de Jésus saura donc que chaque expérience de joie intérieure sentie et une invitation à faire au Seigneur, le sacrifice de cette forme de joie pour pouvoir monter à une joie supérieure.

La vie de l’enfant de Dieu est ainsi un véritable jeu d’amour entre Dieu et lui.

« Seigneur, apprenez-vous à être généreux, ou plutôt donnez-nous la force d’être généreux, d’entrer loyalement dans le grand Jeu de l’Amour. Donnez-nous de découvrir vos propositions d’amour à travers la tram très humble de nos vies. Rendez nos coeurs sensibles à cet amour qui sollicite notre réponse au long des jours. Que tout nous devienne occasion d’aimer. Que nous ne perdions aucune occasions de monter en cet amour que vous voulez pour nous infini.

Rendez notre coeur incapable de vous refuser le OUI qui nous doit faire disponibles à tout ce que vous attendez de nous.

 

P.M.