… recueillis et trouvés dans ses papiers
« Pour Dieu, rien n’est insignifiant. Plus les choses sont petites, et plus grand doit être l’amour que nous mettons à les réaliser » Mère Teresa
La vigilance
« Veillez et priez pour que vous n’entriez pas en tentation » dit Jésus à ses apôtres. Jésus énonce une exigence fondamentale de la vie chrétienne authentique : la nécessité de se garder une âme constamment en éveil.
Nous tendons irrésistiblement au repos, à la tranquillité, à l’oubli de notre condition réelle. Nous voulons nous installer ici-bas comme chez nous : nous pensons avoir le droit de jouir sans réticences de tout bien terrestre. Nous voulons à tout prix oublier que nous habitons un monde pécheur, « tout entier reposant sur le Malin », nous séparons son sort du nôtre, comme si chacune de nos lâchetés n’était pas une participation au péché du monde.
Si Jésus, le Fils de Dieu, le sans péché, a tenu à commencer sa vie publique par 40 jours passés dans le désert où il a jeûné et prié, où il a accepté d’être en butte aux attaques du Malin, c’est bien pour nous rappeler l’exigence fondamentale de la vigilance. Non point tant vigilance au sens de mise en garde contre le mal, mais vigilance au sens de veille : il s’agit pour nous de garder une conscience éveillée, une conscience qui n’accepte pas de se laisser aller à un sommeil trompeur, à un sommeil d’évasion et d’oubli.
Dieu demande à ses enfants de garder une conscience très vive de leur situation de perpétuels voyageurs sur cette terre. En un mot, l’enfant de Dieu doit garder au coeur une continuelle souffrance : une souffrance qui lui laisse ressentir jusqu’à l’angoisse le mal du monde. Le chrétien n’a pas le droit d’oublier l’inachèvement du monde qu’il habite et dont il fait partie. Au milieu de ses plus grandes joies, il doit garder place à une angoisse qui l’empêche de se reposer sur sa joie.
C’est l’amour et non la crainte qui est la source de cette vigilance constante, parce que l’amour ne veut perdre aucune occasion de grandir et de se prouver à l’ÊTRE aimé.
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Vieillesse
La vieillesse n’est pas une ornière où l’on culbute, c’est un sommet où l’on monte… Et la beauté du sommet vient de ce que c’est un sommet.
Oui, oser vieillir, oser se l’avouer à soi-même et le dire tout haut, non pas pour voir protester les amis mais pour y confirmer ses goûts et s’interdire ce que la veille encore on croyait permis.
Merci Seigneur de m’avoir donné une longue vie. Car la vie est le premier des biens que nous tenons de Toi et il contient tous les autres. Quand on arrive au terme de la vie, on l’a comme tout entière entre les mains.
Je te l’offre Seigneur :
- avec son cortège de joies et de peines, de bonnes actions et de moins bonnes
- avec les enthousiasmes et les déceptions
- avec ceux qui ont accompagné ma vie, ceux qui ont disparu, ceux qui continuent et portent le poids du jour que j’ai aussi porté.
Merci de me laisser à présent quelques années dans la paix pour me tenir en silence en face de Toi… Je voudrais être comme les grands-mères de mon enfance qui égrenaient leur chapelet et étaient douces à leurs petits-enfants. Donne-moi la limpidité du vieillard qui ne cherche plus rien pour soi et laisse un souvenir de paix.
Appel inespéré pour régler sans bruit les choses que tout départ réclame… et sans négliger son corps, parer surtout son âme.
Donne-moi d’être ainsi, mon Dieu – car je sais bien qu’en fin de compte, c’est Ton appui qui fera tout. Moi, j’ai fini.
Je regarde vers Toi, Seigneur. Ta venue est Lumière.