(Extrait de sa biographie)

C’est certainement avec soulagement et action de grâces qu’il apprit sa nomination à Lyon, au centre spirituel de la M.E.C. (Maison des Etudiants Catholiques) où des jeunes en cours d’études prenaient pension ou se réunissaient.

Nous avons un magnifique témoignage du Père Varillon qui avoua souvent en avoir été marqué pour toute son existence.

Le père Varillon avait trouvé le chemin de la joie et de la liberté et réalisé qu’on pouvait associer dans une même synthèse la recherche austère de Dieu selon saint Ignace, la mystique de saint François de Sales et celle de l’Ecole française que Henri Brémond mettait alors en lumière. Il s’était surtout senti libéré d’une religion qui faisait une trop grande part à la peur des châtiments éternels et à la recherche trop intellectuelle des vérités abstraites à croire. « Ce qu’il fut pour les jeunes étudiants que nous étions dans les années vingt, le père Monier le fut d’un bout à l’autre de sa vie pour des centaines d’hommes et de femmes de toutes conditions. »

Il y avait d’ailleurs une grande parenté d’âme entre l’ancien et le jeune religieux, vécue dans des personnalités assez différentes. Chez Varillon, il y avait davantage une réflexion sur le rôle des laïcs dans la société et dans le monde. Leurs amis communs qui les connaissaient bien, comparaient le père Monier à une source et à un torrent impétueux, le père Varillon à un fleuve magnifique et calme, le premier à un prophète des temps nouveaux ; le second à un grand éducateur du sens chrétien des responsabilités dans la vie personnelle et sociale.

Ils se suivirent de près ; le père Varillon qui avait tenu à accompagner son vieil ami à Marmoutier en mars 1977 en prononçant une émouvante homélie, devait aussi rejoindre le Seigneur l’année suivant en 1978.