Pourquoi [Dieu] n’a-t-il pas fait [le monde] du premier coup parfait, achevé?
C’est parce qu’Il aime et qu’Il veut nous faire participer, par collaboration libre à cette création. Il ne veut pas nous la donner toute faite.

Il me dit : « Mon petit, je t’aime… Je ne veux pas te donner une fortune toute faite. Oui, je te donnerai tout, mais je t’aime tant que je veux que tu sois un absolu comme moi ; autant qu’il est possible, reçois de moi ta liberté pour que tu puisses me dire un jour, de toi-même, sans que tu y sois forcé, ni obligé que tu puisses me dire : Père…

– Tu me dis « Père »… de toi-même?
– Oui, avec la liberté que vous m’avez donnée, je vous dis librement « Père »…!

Si le Bon Dieu a des bras, il doit se précipiter pour nous embrasser. Enfin avoir un être qui lui dise de lui-même : Père…

« Mon petit, je ne veux pas tout te donner. La création est splendide, je veux te donner l’ombre et la lumière pour que tu restes libre ; le bonheur n’est pas sur la terre, je veux que tu te fasses toi-même et que vous vous fassiez les uns les autres, que vous vous construisiez les un les autres. »

Quand un enfant vient au monde, il est construit par l’amour du Père du ciel et il est construit par l’amour de son père et de sa mère qui s’unissent ensemble, et Dieu est content : « Ce petit objet d’amour qui sort de l’amour de deux être humains, deux être que j’aime… un être d’amour sortant de deux amours, de deux autres être… » Ah ! Il est heureux

Et ensuite, il suivra ce petit enfant, il mettra près de lui nourrice, infirmière, éducatrice etc… Nous sommes des comprimés d’amour et c’est pour cela que ça ne va pas tout seul, parce qu’Il veut que nous soyons libres.

Le monde n’est pas achevé parce que nous ne le sommes pas et qu’Il veut que nous nous achevions.
La première fois que je suis monté en avion, j’ai chanté le bon Dieu comme un fou : « Seigneur, vous êtes content de l’homme maintenant! Il a fini par découvrir les lois de la matière, il a pu s’envoler dans l’espace, il ne vous fait pas déshonneur, celui-là, Je crois que vous êtes content! »

Chaque fois que l’homme s’élève, que l’homme se grandit lui-même, ah Dieu est content. Il aime l’homme, mais il aime un homme qui se fabrique lui-même, pas une machine toute faite. Quelqu’un qui éduque un enfant et qui s’aperçoit qu’il a grandi, mais il l’aime !

La valeur de la création n’est pas une réussite matérielle, elle est dans la réussite d’un homme libre qui est formé avec la liberté de son père, de sa mère, de son milieu et la sienne propre.

[Extrait de conférence audio retranscrite]

P.M.