Extrait de Seigneur je cherche ton visage, 1972, p.94-95, 97, 100.

La perfection chrétienne ne consiste pas à n’avoir pas de défauts, à ne pas faire de sottises. La perfection chrétienne n’est pas négative… C’est la perfection de l’amour, elle est dans le pardon et lorsqu’on pardonne, on a bien tout le reste en même temps.
Quand vous verrez quelqu’un qui arrive à pardonner…. Soyez tranquille.

Dieu pardonne toujours à qui pardonne, comme Il donne à qui donne, et Il se donne à qui se donne.

-N’insulte pas ton frère, ne lui dis pas Raca… Occupe-toi au contraire de lui faire du bien.
Il dit encore :
-Je ne vous demande pas de ne pas faire de mal aux autres… Je vous demande de faire du bien.
Oh comme il faut faire attention à cela ! Ne restons pas à la loi du Décalogue.

Relisez le Sermon sur la montagne :
– Ne détruisez rien, mais achevez ce qui existe.

Il parle de l’adultère :
-Vous n’êtes pas adultère à cause de l’acte que vous avez commis… C’est dans votre coeur qu’on verra l’adultère, c’est là que j’irai voir si vous êtes adultère ou vous ne l’êtes pas. Tout le monde voit l’extérieur, mais moi, je verrai dans votre coeur. L’êtes-vous? Vous n’avez peut-être pas commis l’acte, mais vous êtes adultère. Et peut-être que vous l’avez commis et que vous n’êtes pas adultère.

Le Christ regarde l’homme ; pour Lui l’homme n’est pas une machine ou un numéro, c’est un être libre. Il lui parle toujours en positif. Voilà la loi de l’Evangile, la loi et les prophètes… Autrement dit, jouez liberté, jouez raison, jouez loyauté, jouez amour…

Le fils de Dieu a le sens de votre dignité personnelle :
-Moïse, autrefois, avait permis le divorce… Attention! La femme est un être humain, ne la traitez pas comme une chose. Que l’homme puisse divorcer d’avec elle, la renvoyer si ça lui plaît? Comme une chose dont il a assez ? Non, à cause de la dignité humaine… C’est la dignité de la femme, ce n’est pas une loi quelconque. Moïse l’a permis? Parce que vous étiez durs. Mais au commencement, quand Dieu a fait l’homme et la femme, il les a faits pour être « un ».

Il n’approuvera jamais le mal mais Il vous donnera une telle mentalité que vous éviterez le mal pour d’autres raisons que des raisons de pure défense. Lorsque quelqu’un n’évite quelque chose que parce que c’est défendu, alors nous ne pouvons même pas donner l’absolution, ça ne compte pas…

Je pense à ce brave petit qui un jour vient me dire :
-Je voudrais bien communier. Mais je veux me confesser.
-He bien si tu veux te confesser, confesse-toi mais je ne veux pas t’y obliger. Si tu le veux, ça te fera du bien.
– Oui, voilà, j’ai fait…
-Dis, est-ce que tu t’en repens?
-ça, je ne pourrais pas dire que je m’en repens.
-ça c’est bien, c’est franc. Dis, est-ce que tu aimerais mieux ne pas avoir fait toutes ces bêtises là?
-Pour ça oui.
-Ho, ça suffit, on ne te demande pas autre chose mon petit!

C’est là qu’est la volonté, dans ce regret de l’avoir fait, non pas parce qu’on n’y a plus de goût, non, pas du tout… Demandez à un clochard s’il a encore le goût du vin! Bien sûr qu’il a le goût du bien, seulement il aimerait mieux quand même avoir moins bu…

Il y a une mentalité positive à cultiver.
Il faut que cette attitude intérieure de non-résistance au mal, de non-violence, d’asphyxie du mal par un plus grand bien, nous pénètre peu à peu. C’est tout l’esprit du sermon sur la montagne du Seigneur Jésus-Christ.

Amen

P.M