La vraie morale chrétienne

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Si vous avez une conception de Dieu, du monde et de l’Homme comme étant des choses toutes faites qui ne bougent plus, immuables par destination et par nature, alors vous êtes perdus.

Voilà le premier dogme chrétien : la Vérité c’est la Vie. Voilà la vision chrétienne du monde. La grande révolution qui se fait à l’heure actuelle n’est pas autre chose que cela : oui ou non, allons-nous revenir à la Vérité qui est la Vie?

C’est un vieux dogme celui-là, une vieille vérité. Elle n’est pas inventée par les progressistes et les contestataires. Nous sommes des vivants. Avons-nous besoin qu’on nous le crie? Y a-t-il un seul être qui ne bouge dans le monde? Ne soyons pas immobilistes car le monde bouge. Et Dieu bouge le premier. L’immobilisme est une hérésie contraire non pas à la Révélation mais à la réalité, à la nature.

Accepter la vie et partir en avant c’est accepter Dieu qui est la Vie même. Si vous la refusez, vous avancerez quand même mais vous avancerez malgré vous, violemment ce sera votre enfer. C’est nous qui sommes l’enfer et le Ciel aussi. Il est là, à l’intérieur de nous-mêmes. Il ne peut pas être à côté de nous! C’est nous qui nous faisons. Dieu est innocent de l’enfer. De même, ce que nous appelons le paradis, se donne…

Nous avons un problème terrible, nous les êtres humains. C’est le problème de l’amour. Et Dieu est Amour. Aussi il faut que nous entrions dans cet amour, ne rien tuer, ne rien mutiler. L’Église n’admet pas de mutilation sous prétexte de pureté, de chasteté. Luttez s’il le faut.

Jésus-Christ dira : Mon Père et moi ne faisons qu’UN. Voulez-vous voir mon Père? Regardez à la source. Vous ne verrez jamais une source mais regardez la rivière. Elle vous dira : la source est là. Pour voir le Père, regardez-moi. C’est en moi que vous Le verrez. Comme mon Père, la source s’est donnée à moi pour que je me donne à mon tour, de même vous autres, les rivières et les canaux, par la même force du courant, allez vite donner ce que avez reçu. C’est cela le christianisme.

Une des grosses misères à l’origine de toute l’histoire actuelle c’est que nous n’avons pas voulu croire à la Vie et par conséquent pas à l’Amour. Car la Vie s’exprime par l’Amour, par le don de soi. La Vie, l’Amour voilà la grande réalité qui résume notre vision du monde. Regardons-la bien car cela va commander aussi notre manière de voir, notre manière d’agir. Quelle va donc être la vraie morale? Vous ne pouvez songer à une autre morale qu’à une morale d’amour.

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Actuellement, tous les jeunes, pas seulement en France mais en Allemagne, en Amérique et partout ailleurs, refusent la morale traditionnelle basée trop souvent sur des tabous. Les jeunes veulent vivre. Ils sentent la vie bouillir en eux. Donnez-nous une morale qui respecte notre vie et non pas l’éteigne, ni qui la refoule, ni qui la tue, ni qui la renie.

Alors que faut-il faire? Il faut savoir se conduire. Il s’agit de vivre. Jésus-Christ vient donner la vie abondante. L’homme dans l’équilibre de lui-même, sachant où il va et se dépassant lui-même par le don. Regardez autour de vous : là où il y a la vie, il y a Dieu.

Dans le christianisme y a-t-il une morale?

  1. La vraie moral chrétienne n’est évidemment pas la morale « négative » qui s’est malheureusement perpétuée pendant des siècles : cette morale consistait essentiellement à ne « pas faire ». Votre morale négative méfiez-vous en, ne la laissez plus revenir. Alors que faut-il faire? Une morale non pas négative mais une morale « positive » qui vienne diriger nos mœurs avec ce que nous avons de bon avec ce qui en nous est vraiment vivant, vraiment nous-même et doit durer autant que nous et même davantage. Aidons les enfants à cultiver leurs qualités.
  2. La morale chrétienne est-elle une morale « absolue »? Evidemment non! Une morale absolue n’a pas de sens. Tout dépend des circonstances. Alors quelle morale? Il s’agit de faire une morale qui soit positive et pour les hommes, non contre eux.

La point de vue de Jésus-Christ est très net : « Je ne veux pas que l’homme soit fait pour observer la loi. « La loi est faite pour le bien de l’homme. Si elle fait son mal, il faut la changer. Si la loi est naturelle, c’est-à-dire si elle correspond à votre vraie nature, alors observez-la normalement et vous verrez que tout ira bien. Si c’est une loi qui vient de « l’extérieur » faites attention!

Ce que nous disons, en terme de morale chrétienne : il faut agir d’après sa conscience, d’où la nécessité de bien la former afin d’être capable de se décider soi-même et non pas d’agir d’après la conscience d’un autre ou d’après un bouquin. L’homme sent sa dignité. Rien ne doit s’imposer à lui que la volonté de son Père du ciel. Demandons donc à Jésus-Christ, c’est encore le grand patron, ce qu’Il pense. Sa morale qu’elle est-elle?

Jésus-Christ connaît la loi, mais Il connaît aussi une super-loi, celle de l’Amour. Tout ce qui diminue la liberté humaine diminue l’homme.

Jésus-Christ est venu libérer l’homme de la loi d’abord, du péché ensuite.

Le christianisme ne doit pas être du légalisme, ce ne doit pas être une obligation. « Obligare » veut dire « ligoter ».

Essayez de présenter à l’homme des lois qui seront comme des poteaux indicateurs (feu rouge, feu vert, etc…) pour éviter le danger le long des chemins. Elles sont faites non pour le plaisir de l’homme mais pour son bien. Une loi n’est jamais un absolu. Et une loi qui empêcherait de faire le bien est mauvaise. Les commandements ne doivent pas bousculer la liberté de l’homme, ni la forcer. Ils viennent lui indiquer la route à suivre, sans le ligoter, sous prétexte de l’empêcher de faire le mal.

Mets-toi en relation avec ton TOUT, aime la source. Mets-toi en relation avec celui qui est à côté de toi, aime ton prochain et tu vivras. Jésus-Christ ajoute : « toute la loi, tous les prophètes, les mystiques… Tout est là, tout vient de là et va là. » Si vous avez ce respect de l’homme qu’avait Jésus-Christ, alors vous ne le traiterez plus comme un objet, ni comme un esclave, mais comme un homme libre. Tâchez donc de distinguer l’ordre social qui vous oblige socialement, et la conscience qui vous oblige personnellement, selon la volonté de votre Père du ciel, selon le bien qui est à faire au prochain autour de vous.

Il est un commandement indispensable dont Dieu lui-même ne peut vous dispenser : Aimer Dieu et aimer son prochain. Non pas sentimentalement mais être attaché à Dieu, être attaché à votre prochain. Faisons l’ordre social mais maintenons la liberté. Que l’autorité, quand vous en aurez, se fasse non pas emprisonnante mais libératrice. C’est un gros travail à faire chez les uns et chez les autres.

P. Monier

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