L’humanité revit une enfance dans tous les domaines qu’il s’agisse des savants, des médecins, des artistes, des prêtres. C’est général. La chrétienté actuellement se renouvelle très rapidement et c’est très bien ; mais ne dites pas du mal du passé.

Si vous regardez toute l’avance qui s’est opérée, alors vous serez optimiste. Parmi les valeurs que l’on met en relief il s’y trouve le travail ; le travail considéré au point de vue moral et pas seulement physique. Pour développer l’homme, maintenant on lui demande de travailler en religion comme ailleurs. Le Concile a ouvert les portes. Il a donné un élan. Il s’agit d’avancer. Comment? En regardant toujours du côté de Jésus Christ, car Lui, c’est maintenu toujours dans l’essentiel, Il n’en est jamais sorti et cet essentiel était pris à la Source.

Dieu, c’est le mouvement continuel, la Vie en circuit d’amour perpétuel. Le Christ est la véritable Source. Tâchons donc de regarder toujours à la Source et revenons sans cesse à l’intérieur des choses. Jésus-Christ a été un travailleur… un travailleur qui avait la responsabilité de son pain quotidien et de celui de sa mère. Il ne faut pas l’oublier.

Saint Paul, plus tard, trouvera très normal de gagner son pain, même en prêchant et en évangélisant. Il était toujours disposé à travailler. D’une manière habituelle il travaillait, il faisait des tentes, c’est-à-dire des « cilices » parce qu’il était de Cilicie. Il fabriquait des étoffes faites avec des poils de chameaux ou de chèvres.

François d’Assise viendra plus tard. Il voulait des gens qui restent là où ils sont. S’ils sont menuisiers, charpentiers ou cultivateurs qu’ils continuent à exercer leur métier là où ils sont, mais qu’ils vivent l’esprit de pauvreté, l’esprit d’obéissance, l’esprit de charité que le Christ nous a prêché.

Le travail est un exercice des facultés de l’homme. Il faudrait que le travail permette à l’homme de s’exprimer et qu’en s’exprimant il puisse alors prendre sa mesure, et vous savez qu’on ne donne pas sa mesure « en prenant », on la prend en se donnant.

Mais quel est votre travail? Le vrai travail est celui qui ouvrira le plus cette plante qui s’appelle un être humain. Enfin encore une condition pour que le travail soit bon : « n’ayez pas d’inquiétude! » Pas d’inquiétude. Soyez bien sûr que Dieu conduit les choses et vous conduit même à travers vos erreurs d’aiguillage s’il en y en a. Faites ce que vous avez à faire en toute simplicité, sans inquiétude, dans la vérité et l’amour. Travaillez et ainsi vous vivrez.

Je pense que nous pourrions définir le travail en disant tout simplement qu’il est l’exercice de la vie humaine lorsqu’elle est vécue normalement.

P.M.